Let’s activate change together!

Depuis le confinement, Annabelle Malzac et Dominique Gentil se sont imaginés une autre vie, loin de la pression constante causée par leurs emplois respectifs. « Nous voulions mieux manger et mieux vivre. Aussi, retourner à la terre, comme à l’époque de nos grand-mères, la cultiver et fabriquer de bons produits faits maison, et surtout, sans agents chimiques ou conservateurs », explique Dominique Gentil. Ce nouvel agri-entrepreneur a troqué son écran d’ordinateur et sa souris de graphiste pour se lancer, avec Annabelle, dans leur projet, ‘Domaine Le Puits d’Amour’, où ils cultiveront des légumes et des fruits sous serre, pour éventuellement fabriquer des produits dérivés naturels, tels que des confitures.

Nicolas Benoist a commencé sa carrière en tant que consultant agronome à l’internationale. Désormais, agri-entrepreneur, Nicolas gère deux sites d’agriculture, l’un à Saint Aubin et l’autre, à Ferney, sous l’entité, Innovagri Ltd. Nouvellement certifié ‘Made In Moris’, la compagnie est issue d’une vocation spécialisée dans la culture et la production de fourrages, de céréales, de fruits et de légumes, et possède l’expertise de gestion technique et opérationnelle de serres et autres productions agricoles. Sur leurs 450 arpents à Ferney, il a pour ambition de produire des bananes et ananas premiums, destinés à l’exportation, notamment sur Dubaï, qui seront acheminés par voies maritimes dans des cargos frigorifiés, d’ici le mois de juin 2021. Selon Nicolas, l’Agri-Hub est une « excellente opportunité de repositionner les voies circulaires au niveau agricole à Maurice. »     

« Quand on réalise ce qu’on met dans nos assiettes aujourd’hui, et que nos jardins fleuris ne peuvent aider à la sécurité alimentaire, on s’est lancé dans ce projet pour proposer plus d’options d’aliments sains et de traçabilité », explique Marylove Ng, nouvelle agri-entrepreneure. Étant dans l’évènementiel et de la vente, deux secteurs touchés directement par la crise sanitaire, Marylove a dû se réinventer. Avec Amit Ballah, son fiancé et partenaire, Marylove produira des légumes-feuilles cultivés hors sol, à Ferney. On y trouvera des laitues, « brèdes » en tous genres, cresson, pét-saï, ou encore des herbes aromatiques.    

La pandémie aura eu raison de ses entraînements pour les Jeux Olympiques de 2021. Bradley Vincent est rentré de l’Australie au mois de juin dernier et se consacre à son nouveau projet, cultiver des fruits de la passion, ainsi que plusieurs variétés de betteraves et de fleurs comestibles. “Les gens pensent que l’écart entre la natation et l’agriculture est conséquent, mais dans les deux domaines, il faut du travail et de la patience”, explique le quadruple médaillé d’or aux JIOI 2019. Avec le support de sa sœur, Melissa, il a été parmi les premiers à rejoindre l’AgriHub de Ferney. Ayant grandi sur une ferme où se cultivaient des fruits de la passion, Bradley Vincent a pour ambition d’en mettre 1,400 plants en terre et ainsi commencer à récolter d’ici la fin de 2021.

Kushal Lukkoo est infirmier à l’hôpital Victoria, à Candos. Le jeune habitant de Vacoas aide aussi ses parents dans leur usine de textile. Depuis petit, c’est en suivant son grand-père, apiculteur, qu’il développe sa passion pour le jardinage et l’agriculture. Aujourd’hui, sous les conseils de son père, il se lance dans l’aventure avec l’AgriHub de Ferney et ambitionne de cultiver son lopin de terre en s’inspirant d pour y planter des fleurs et des légumes, et aussi dans l’apiculture. « J’ai déjà quelques ruches d’abeilles sur le toit de ma maison et à travers ce projet, c’est surtout un hommage à mon grand-père qui porte mon projet. »    

Après plusieurs années dans l’enseignement, Bruno Carta est devenu consultant en sciences de l’environnement. Depuis maintenant onze ans, il conseille, assiste et réalise des études de faisabilité dans les domaines des eaux, des déchets et des énergies. Après quelques recherches, il entreprend le projet de produire des algues aux vertus thérapeutiques, en créant la compagnie Algoris Ltd. D’abord à petite échelle dans des bassin, tout en réalisant des tests. Avec le support de l’AgriHub de Ferney, il a pour ambition d’étendre le projet et de produire les algues pour les vendre localement et aussi de les exporter. Ces algues, riches en protéines ont énormément de bienfaits pour la santé et peuvent aider à la malnutrition et renforcer le système immunitaire.   

Prashant Purmessur a porté plusieurs casquettes durant sa carrière. D’abord informaticien, à l’aéroport national SSR de Plaisance, pendant presque 20 ans, pour ensuite se tourner vers la restauration, il y a maintenant 12 ans. Son restaurant, ‘Bindaas Thali Hut’ propose une cuisine typique du nord de l’Inde. Prashant réalise alors le potentiel du marché des produits agricoles. A l’initiative de son frère, Ashan qui réside à l’étranger, ils vont ensemble se lancer dans l’agriculture en rejoignant l’Agri-Hub de Ferney. Leur projet, intitulé, ‘Resilience Farming’, qui a pour ambition de cultiver du gingembre, du piment, du safran et des bananes à grande échelle, s’inspire de la résilience vers une agriculture biologique et saine.   

Après avoir commencé sa carrière dans le professorat, Corinne Constance a travaillé dans l’informatique pour une firme privée française, pendant presque 20 ans, dans le développement de logiciels, jusqu’à devenir chef d’équipe. A un moment de sa carrière, elle se remet en question et recherche un nouveau challenge. Le déclic? Une réflexion sur la qualité des produits que nous consommons à Maurice. «Je me suis alors intéressée à l’agriculture bio, j’ai approfondi mes connaissances et j’ai commencé à cultiver mon petit potager à la maison,» raconte Corinne.

Alors qu’elle recherche un lopin de terre, elle rencontre Jean-Marc Rivet et décide de se lancer dans l’aventure. Pioche en main dès les premières heures du matin, elle cultive la terre en s’inspirant de l’agroécologie. «Je veux nourrir la terre pour qu’elle nous retourne ses bienfaits. »

Pour Corinne, c’est aussi un plaisir! «Aujourd’hui, j’ai appris à mettre une pompe dans une rivière et je sais même faire fuir les singes! C’est un changement de mode de vie drastique. Ce que je mange a changé, ma façon de voir la vie a changé et c’est ma vie entière qui a changé. J’encourage les gens à revenir vers un mode de vie plus terre à terre.»

Avec la crise du Covid-19 qui a affecté l’industrie touristique de l’île, Claire et Sailesh Ramchurn, anciennement dans le secteur de la location de voitures aux touristes, ont dû se réinventer. Le couple est avant tout porté par l’ambition de revenir à la terre, en élevant « des poules heureuses » et en proposant des produits sains aux Mauriciens, à travers leur projet, Poul’Lacour. « Notre ambition est d’utiliser l’hectare de terre disponible pour y planter des arbres fruitiers. Nous recréons ainsi un environnement naturel pour y élever des poules. Elles se nourriront principalement des fruits qui tomberont des arbres et non pas de grains industriels, couvriront leurs œufs elles-mêmes, élèveront leurs poussins, et y vivront heureuses », nous explique Claire, motivée et passionnée comme jamais.

En 2008, Olivier rend son tablier de cuisinier pour commencer son aventure dans l’agriculture. Il acquiert un terrain à Chamarel pour commencer une plantation de fruits et légumes. Étant aussi dans la décoration de mariages et ayant une boutique spécialisée, il produira aussi ses propres fleurs. Après avoir vendu son terrain de Chamarel, il s’implante à Ferney pour se spécialiser dans la production à grande échelle de fruits et légumes, en adoptant le ‘precision farming’. « C’est une technique australienne, qui a pour principe de nourrir la terre pour qu’elle soit exceptionnelle, au point de fabriquer son propre humus, ce qui capturera le CO2 en terre. Ce procédé chimique naturel optimisera la qualité de la terre et ainsi, la récolte. »

Veersing Nekitsing a travaillé pour une entreprise spécialisée dans la fabrication d’huiles essentielles avant de monter le projet d’Indika Pharma Ltd, une entité de l’entreprise Axonova Pharma Ltd, spécialisée dans la biotechnologie et propose des services et produits innovants dans les secteurs pharmaceutiques, biotechnologiques et académiques à travers le monde. A la suite de plusieurs recherches, le laboratoire découvre l’énorme potentiel médicinal des plantes endémiques et exotiques, à Maurice. Indika Pharma a donc pour vocation de cultiver naturellement des plantes à médicinales, à Ferney. Des produits dérivés à but thérapeutiques seront par la suite fabriqués. Un projet en plein développement qui se concrétisera d’ici l’année prochaine.